Cuillère en argent dans la bouche dès la naissance. Tu as grandi dans ce cocon doré dans l’unique but de satisfaire le désir de tes parents, enfant prodige à la destinée toute tracée. Destiné bien loin de tes désirs mais ton opinion ne semble avoir aucun impact sur leurs projets t’enfermant dans cette prison flavescente, étouffante. Fuyante de ton avenir étincelant en sachant pertinemment que tu ne peux le changer, à bout de souffle tu cours, tu cours pour emprunter un autre chemin. Rêveuse d’échapper à ce paradis artificiel où le prédateur écrase le plus faible, sans retenue. Tu n’es pas comme ça Yuna, toi tu es douce et tu ne veux pas de ce monde où l’argent coulant à flot est utilisé pour résoudre le moindre problème. T'es la rose poussante à travers les ronces, tu ne trouves pas ta place naviguant entre désirs d’une vie tout autre ou le devoir de satisfaire tes parents, t’es aussi aimante que détestable Yuna. Pourtant ce ne serait pas plus simple d’accepter ce que la vie t’offre ? Il te suffit d’un claquement de doigt pour obtenir ce que tu veux en échange d’une maudite somme d’argent mais tu ne veux pas.  Non, tu ne veux pas suivre le même chemin que tes géniteurs aux yeux bandés par des liasses les empêchant de voir la misère du monde, parce que toi, tu la vois Yuna. Tu vois tous ces gens dans le besoin, t’aimerais leurs tendre la main mais ta main est mutilée par tes devoirs. Rêveuse, tu préfères te perdre dans le paradis que tu te crées, au gré de tes envies, de tes désirs, paradis que tu prends un malin plaisir à détruire simplement parce que tu es persuadée que tout finira par s’effondrer une fois de plus.

Acceptant la moindre âme à ton chevet dans le but de te sortir, le temps d’un instant, de la réalité qui s’accroche à tes épaules, t’empêchant de fuir. Tornade insensée et violente par moment, tu es perdue dans le monde que tu t’inventes pour ne pas sombrer encore plus bas que tu ne l’es. Possessive sur les bords, tu n’aimes pas que l’on s’approche trop près de ce qui t’aies cher, gamine ne partageant pas ses jouets un poil capricieuse. Colérique, autoritaire, jalouse, ou encore arrogante, t’es le genre de personne toxique que l’on a dû mal à cerner, un jour tu dis blanc, le lendemain noir, éternel recommencement. La personnalité que tu t’es créée change perpétuellement au point où même toi tu as dû mal à savoir qui tu es derrière ce masque, maîtresse dans l’art du camouflage sous ton visage angélique, ornant un sourire faux, un bonheur mirage. Difficile de te garder dans son filet tu ères au gré du vent alors que la seule chose que tu désires est de signer ta perte avec le diable.